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Le genre Lynx est de la famille des félins (Felidae) et de la sous-famille des félinés.
Descendants du Lynx d'Issoire, les lynx ont connu de nombreuses classifications taxinomiques différentes et les diverses espèces ont tour à tour été sous-espèces puis espèces à part entière. Depuis la fin du XXe siècle, seules quatre espèces sont reconnues : le Lynx du Canada (Lynx canadensis), le Lynx boréal (Lynx lynx), le Lynx pardelle (Lynx pardinus) et le Lynx roux (Lynx rufus). Le Caracal, qui morphologiquement ressemble aux lynx, a longtemps fait partie du genre Lynx et est encore appelé « Lynx du désert ».
Alors qu'ils tenaient une place importante dans la mythologie amérindienne, les lynx étaient fort méconnus en Europe et y ont souffert d'une réputation de bête féroce.
Morphologie communes aux lynx :
Les lynx ont un physique très reconnaissable parmi les félins et peuvent difficilement être confondus avec les membres d'un autre genre, hormis peut-être le Caracal. Le corps est caractérisé par une démarche chaloupée du fait de leurs membres postérieurs très développés, ce qui est une particularité du genre, les félins ayant plutôt la partie antérieure du corps plus puissante. Les jambes sont longues et les pattes volumineuses en comparaison du reste du corps ; il s'agit d'une adaptation au déplacement dans la neige : les longues pattes permettent de se dégager plus facilement dans un épais manteau neigeux et les pieds très larges agissent comme des raquettes afin de ne pas s’enfoncer dans la neige.
De plus, les coussinets très larges ont pour effet d'étouffer le bruit des pas et d'assurer une démarche totalement silencieuse. Les lynx exercent une pression très faible sur le sol, même en comparaison avec d'autres carnivores : ainsi le Lynx boréal exerce une pression sur le sol trois fois plus faible que celle du Chat sauvage et on estime ce ratio entre 4,1 et 8,8 pour le Lynx du Canada et le Coyote. L'empreinte des lynx, aussi longue que large, ressemble à celle du chat domestique, la piste est quasiment rectiligne, surtout lorsqu'ils avancent au pas.
La queue est courte, comme tronquée et se termine en manchon ; elle mesure à peine 20 à 25 cm de long. La taille totale varie selon les espèces, mais reste dans les mêmes proportions : seul le Lynx boréal se différencie cependant par son gabarit pouvant être deux fois plus élevé que celui des autres espèces. Le dimorphisme sexuel est important : les mâles sont en moyenne un quart plus gros que les femelles.
La quantité de taches et la couleur de la robe des lynx varient selon les espèces et la latitude. Quatre types de robes sont reconnus : tacheté, rayé, uni et à rosettes. Chaque individu a une disposition particulière des marques. Parmi les quatre espèces de lynx, le Lynx pardelle a une fourrure très tachetée, tandis que le Lynx du Canada a peu ou pas de taches, notamment parce que sa longue fourrure a tendance à atténuer les marques. Au nord, les robes des lynx sont plutôt de couleur grise tandis qu’au sud elles tendent vers le roux.
En règle générale, les joues, le ventre, l'intérieur des pattes, le menton et le tour des yeux sont de couleur crème. Le Lynx du Canada et le Lynx boréal ont une fourrure particulièrement dense, notamment sur le dos où la concentration de poils atteint 9 000 poils/cm2 contre 4 600 sur le ventre ; on compte également de douze à treize poils de bourre pour un poil de jarre.
La tête des lynx, de forme arrondie et portée par un cou court, est également assez caractéristique. Les oreilles sont triangulaires, longues et ornées d'une touffe de poils noirs appelée « pinceau ». Il se pourrait que cela permette de capter la direction du vent. De longs poils le long des joues, appelés « favoris », forment une collerette qui leur donne un air un peu joufflu. Les favoris autour des joues du lynx formeraient un miroir parabolique permettant de mieux capter les sons, tandis que les pinceaux amélioreraient la localisation sonore.
Parmi les caractéristiques moins visibles, les lynx ne possèdent que 28 dents, au lieu des 30 dents habituelles chez les félins.
Comportement :
Comme tous les félins, les lynx sont territoriaux. La taille du territoire dépend de la densité de proies et de l’espèce de Lynx considérée. Le territoire du mâle peut atteindre 300 km2 en Amérique du Nord. Le lynx mâle est intolérant envers les autres mâles traversant son territoire, même si ce sont les femelles qui restent les plus vindicatives entre elles.
Les lynx sont généralement solitaires, excepté pour les femelles avec leurs petits. Les seules rencontres entre mâle et femelle se déroulent durant la période de reproduction durant laquelle le mâle suivra la femelle dans tous ses déplacements.
Extrêmement discret, les lynx sont rarement aperçus. Dans le parc national de Bavière, où le Lynx boréal a été réintroduit, 10 000 promeneurs annuels empruntent un sentier à 300 mètres du lieu de reproduction du lynx ; l’ensemble du parc de 13 000 hectares, contenant six lynx résidant, était visité par 1,3 millions de visiteurs en 1976. Pourtant, seules six à huit observations annuelles ont été rapportées.
Cycle de vie :
Malgré la protection apportée par la mère, la mortalité des jeunes est importante.
Le cycle de reproduction des lynx est soumis à de grandes variations. Ainsi, le cycle du Lynx du Canada est en étroite connexion avec celui du Lièvre à raquettes (Lepus americanus) et sa population fluctue environ tous les dix ans27. De même, les observations menées sur le Lynx boréal montrent que selon les années, seules 43 à 64 % des femelles donnent naissance à des jeunes.
Les lynx sont très peu vecteurs de la rage. Cependant, les décès par maladie ne représentent qu'un quart des décès totaux. Les trois-quarts des décès des adultes sont dus à l'activité humaine, soit par une pression de chasse et/ou de braconnage, soit par le trafic routier. Pour les jeunes, c'est avant tout la famine et les maladies parasitaires qui déciment les populations (80 % des jeunes n'atteignent pas l'âge de procréer chez le Lynx boréal). Les lynx ont assez peu de prédateurs naturels en dehors de l'Homme. Selon les espèces, ours, loups, pumas et gloutons peuvent attaquer et tuer un lynx. La longévité est d'une quinzaine d'années dans la nature et d'environ trente ans en captivité.
Habitat :
Les lynx vivent préférentiellement dans les forêts boréales et mixtes à feuillage caduc ; le Lynx roux accepte un plus large panel d'habitats qui vont des aires semi-désertiques aux marécages humides de Floride bien qu'il préfère les forêts, mais contrairement aux autres espèces de lynx, il n’en dépend pas exclusivement. Le Lynx pardelle préfère les forêts de pins et la garrigue.
Répartition :
L'ensemble des espèces de lynx est situé dans l'hémisphère Nord. Le Lynx roux et le Lynx du Canada vivent en Amérique du Nord, le Lynx pardelle se trouve exclusivement sur de petites portions de la péninsule ibérique et le Lynx boréal possède la plus large distribution qui s'étend sur toute l'Europe et l'Asie.
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère que les populations de lynx sont stables et abondantes ; par conséquent, elles sont classées en « Préoccupation mineure » (LC). Le Lynx pardelle, lui, est en « danger critique d'extinction » (CR).
LE LYNX PARDELLE :
Le Lynx ibérique est le félin le plus menacé AU MONDE (moins de 150 spécimens sont encore vivants)